Insolite!!

                                     

                                    

                                       

                                                             

                      

                        

         

                                                     Le chardonneret prend son bain entre les mains  de son ami..

      

Congelé pendant 30 ans, un tardigrade revient à la vie !

Incroyablement doués pour la survie, ces minuscules animaux viennent de donner une nouvelle preuve de leur résistance. Un tardigrade adulte et un œuf ont été ramenés à la vie après avoir passé 30 ans et demi dans un congélateur à -20 °C !Appelés également oursons d’eau pour leur forme dodue et un peu empotée rappelant celle d’un ours —mais avec huit pattes et mesurant un demi millimètre en moyenne !—, les tardigrades (“qui marchent lentement” en latin) sont un petit embranchement d’invertébrés proches des arthropodes (araignées, insectes, crustacés…).

Des pôles à l’équateur, des sommets de l’Himalaya aux profondeurs océaniques, les quelque 1000 espèces de tardigrades prospèrent partout où poussent les mousses et les lichens dont ils se nourrissent, ainsi que dans les eaux peuplées d’algues microscopiques, qu’ils apprécient également.Mais leur extraordinaire capacité d’adaptation va bien au-delà : les expériences montrent qu’ils résistent à l’eau bouillante ou à la congélation, à une déshydratation presque totale, à des radiations ionisantes des centaines de fois supérieures aux doses létales pour l’homme, ainsi qu’au vide intersidéral ! Des performances à première vue invraisemblables, dues à leur capacité à entrer, comme peu d’autres animaux, en cryptobiose : un état de mort apparente où toutes les fonctions vitales sont figées, et plus aucune activité biologique a lieu dans l’organisme… jusqu’au moment où les conditions sont de nouveau réunies pour que la vie recommence. A présent, une nouvelle étude parue dans la revue Cryobiology prouve que la cryptobiose permet aux tardigrades de survivre à de très longues années de congélation, avant de reprendre une vie normale, jusqu’à la reproductiion. Ils peuvent ainsi repeupler leur environnement en l’espace de quelques semaines !

              

La démonstration a eu lieu à l’Institut national japonais de recherches polaires (NIPR) où un échantillon de mousse prélevé en novembre 1983 en Antarctique sommeillait dans un frigo à -20 °C.

En mai 2014, soit 30 ans et demi après sa congélation, Megumu Tsujimoto et ses collègues ont progressivement décongelé ce petit glaçon d’un centimètre cube. Trois tardigrades de l’espèce Acutuncus antarcticus, deux adultes et un œuf, ont été ainsi libérés de la glace.

Afin de les laisser se réveiller dans les meilleures conditions, ils ont été installés dans des capsules Pétri tapissées d’un gel et contenant de l’eau minérale additionnée en algues microscopiques (Chlorella) en guise de nourriture.

En quelques semaines, une petite population se reconstitue

Peu à peu, sous les microscopes des biologistes, la magie a opéré : dès le 1er jour, le premier tardigrade a commencé à bouger ses pattes arrière, avant de se redresser le 6e jour et de commencer à se nourrir à partir du 13e jour. Le 23e jour, il pondait ses premiers œufs ! Cette espèce se reproduit en effet par parthénogénèse, un mode de reproduction asexuée (qui ne demande pas d’accouplement). Au bout de cinq pontes, sur un total de 19 oeufs, 14 petits tardigrades ont vu le jour.

De son côté, l’oeuf congelé a éclos 6 jours après décongélation ! L’animal qui s’est développé a commencé lui aussi à pondre rapidement, produisant une descendance de 7 petits, que les chercheurs japonais continuent d’élever et de laisser se reproduire en laboratoire. Le deuxième adulte, en revanche, n’a pas survécu au-delà du 20e jour, suite à des difficultés à s’alimenter.

Le ventre plein d'algues unicellulaires Chlorella, un descendant de l'oeuf de tardigrade décongelé se porte bien. La barre représente un micron, soit un dixième de millimètre. - Ph. Cryobiology / CC BY 4.0